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Page:Wylm - L'Amant de la momie, paru dans Le Matin, 24-10-1912 au 06-12-1912.djvu/82

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dire qu’il dirigeait ou était censé diriger la main du médium.

Rimpley obtint l’autorisation d’assister à la séance. Le sujet, son invocation terminée, sembla s’endormir ; sa main s’agita légèrement et se mit à courir, avec une extrême rapidité, sur le papier. Elle écrivait en caractères assez gros, pas très bien formés, mais cependant lisibles.

La « communication » que la princesse égyptienne consentit à donner sur la demande de l’Ours-Gris est des plus curieuses. Avant de la commenter, il convient que je la résume, car elle semble avoir joué, dans le développement ultérieur des faits, un rôle considérable ; c’est du moins l’opinion du docteur Martins.

— J’étais, raconta Nefert-thi, la fille du roi Khounaten (Aménophis IV) et de la reine Tadukipa. Mon père, irrité contre les prêtres d’Ammon, qui avaient usurpé un pouvoir immense et étaient gorgés de richesses, voulut ramener les Égyptiens au culte du vrai Dieu, notre créateur le Soleil, dont nous voyons le disque lumineux, source de vie et de force.

» Mon père avait comme femme préférée ma mère, Tadukipa ; elle avait été élevée par sa nourrice, esclave khêta, habile aux enchantements. D’elle, ma mère apprit l’art divin de la magie. Elle savait rendre la santé aux malades par le moyen des herbes cueillies selon le rite ; elle savait guérir en posant les mains sur ceux qui souffraient, et en prononçant les paroles sacrées ; elle savait aussi les secrets qui soulèvent la tempête, qui amassent les nuages gonflés de pluie, qui appellent le vent brûlant du sud, destructeur des moissons.

» Mais le secret principal que sa nourrice lui avait révélé, elle le cachait avec soin, car c’était le moyen de rendre une vie nouvelle à ceux que la mort avait ôtés du nombre des vivants, et si elle m’apprit tous ses secrets, elle ne me révéla pas ce dernier, le plus grand de tous.

» Je fus élevée jusqu’à quinze ans dans le palais de mon père, le roi Khounaten, mais j’avais été vouée au Dieu, au père, le roi