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Page:Wylm - L'Amant de la momie, paru dans Le Matin, 24-10-1912 au 06-12-1912.djvu/88

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leur ressemblent sur ce point. La vieille dame pensa que la défunte Nefert-thi pourrait réussir là où les vivants avaient échoué. Dans l’après-midi du jour où parut la communication du Bureau intermondial, elle courut au Museum et vint se mettre à genoux devant la vitrine LVII bis. Son acte excita la curiosité des visiteurs, qui se groupèrent autour d’elle.

La vieille dame fit une oraison de dix minutes, se leva et allait partir ; mais parmi les assistants se trouvait une jeune fille nerveuse qui était atteinte de mutisme hystérique depuis six mois et que l’on traitait électriquement sans la moindre amélioration. Elle était accompagnée de sa mère, qui interrogea la vieille dame quand celle-ci voulut se retirer. La dame n’hésita pas à répondre.

— Je suis ici pour demander à la momie la guérison de mon catarrhe.

— Vous pensez qu’elle peut guérir les malades ?

— Assurément, puisqu’elle les guérissait de son vivant.

— En vérité ? Mais cependant, si elle est morte, comment ?…

— La mort est la véritable vie ; les désincarnés sont plus puissants que les incarnés, esclaves de la matière qui emprisonne leur âme.

— Vous croyez donc que la momie guérirait ma fille, qui ne peut plus parler depuis six mois ?

— Je n’en doute pas, madame. Qu’elle vienne prier avec moi.

La vieille dame prit la jeune fille par le bras et la fit agenouiller devant Nefert-thi, tandis que la foule faisait cercle. Jeremiah Duncan crut devoir intervenir.

— Circulez, mesdames, vous n’êtes pas à l’église.

— Dieu est partout, gardien. Si nous voulons prier ici, y a-t-il un article du règlement qui l’interdise ?

Duncan se gratta la tête. Il n’y avait en effet aucun article semblable dans le règlement

— Non, convint-il donc.