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Page:Wylm - L'Amant de la momie, paru dans Le Matin, 24-10-1912 au 06-12-1912.djvu/90

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avait l’aspect d’une antichambre d’hôpital ou des alentours de la grotte de Lourdes.

Tout le monde priait à haute voix la momie. La vieille dame garda la direction des dévots. Je dois avouer qu’elle garda également son catarrhe. Il est néanmoins certain qu’un grand nombre de malades se déclarèrent guéris. Tous souffraient de maladies nerveuses, et on ne signale aucun cas dans lequel une jambe coupée ait repoussé.

À partir de ce jour, l’administration dut faire enlever les ex-voto que la reconnaissance exagérée des malades commençait à déposer auprès de la bienfaisante momie, qui reçut en l’espace de quinze jours la valeur de quatre mille guinées en or, argent et bijoux.


IX

LA RÉPUTATION DE NEFERT-THI S’ÉTEND EN FRANCE


On sait que la vogue de la momie fut passagère. Elle manifesta bientôt une humeur si détestable que sa réputation d’esprit bénéfique fut irrémédiablement perdue ; mais à l’époque dont je parle ici, elle était encore bienfaisante, et étendait sa protection sur tous ceux qui avaient recours à elle.

Les polémiques enfiévrées auxquelles se livraient les journaux d’outre-Manche eurent en France leur répercussion. Il faut passablement de courage pour oser, dans un grand quotidien, parler sérieusement de phénomènes psychiques.

Le Matin eut ce courage. Plusieurs jours de suite, il publia sous ce titre sensationnel : « La momie tragique », le récit des prouesses posthumes de la princesse égyptienne. Ces articles mirent en émoi le monde occulte de la capitale française, et Nefert-thi devint aussi populaire à Paris qu’à Londres.

Je dois maintenant présenter au lecteur un nouveau personnage dont le rôle s’affirmera par la suite. Il s’agit d’une jeune et jolie femme nommée Magda Roberty, la fille unique de Jacques Roberty, bien connu dans le monde scientifique.

Ce savant s’occupait d’archéologie pour entrer à l’institut, suprême ambition, de sa