Page:Wylm - L'Amant de la momie, paru dans Le Matin, 24-10-1912 au 06-12-1912.djvu/94

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merveilleux, inouï, qu’on n’a jamais vu une chose pareille, qu’elle a été témoin d’une guérison.

— Ah bah ! quoi donc ?

— Une dame qui souffrait depuis plusieurs années de névralgies faciales…

— Mais alors la princesse Nefert-thi va faire une concurrence déloyale à Lourdes !

— Mécréant, le ciel vous punira ! Soyez donc sérieux cinq minutes !

— Oui, papa, voyons, intervint doucement Magda. Laisse parler cousine Francine.

Mme de Montserein déclara d’un ton sans réplique :

— Voilà mon plan. Nous partons ce soir pour Londres, Magda et moi. J’emmènerai Mme Lalande, mon médium. Nous irons voir ensemble la momie et nous obtiendrons, j’en suis sûre, des communications intéressantes. Je profiterai de notre séjour pour tenter une expérience au bureau intermondial. C’est dit, Magda ?

— Ma foi, je ne demande pas mieux, si papa consent.

— Il consentira.

Roberty parut prendre une décision subite. Pendant que sa parente élaborait ses projets de voyage, il avait relu l’article concernant Nefert-thi. Il dit :

— Je vous accompagne. J’irai la voir, moi aussi, cette fameuse momie, et si elle voulait me convaincre de l’existence des esprits, rien ne lui serait plus facile.

— Croyez d’abord. Les esprits comblent ceux qui ont la foi et méprisent les incrédules. Je cours de ce pas chez Mme Lalande. Alors rendez-vous ce soir, gare du Nord, au départ du train maritime ?

— Entendu, ma cousine.

Mme de Monteserein embrassa ses parents, puis, toujours aussi trépidante, elle quitta l’hôtel.

Demeurés seuls, le père et la fille se regardèrent en souriant.

— Pauvre Francine ! fit Jacques. Elle a un grain, décidément.

— Bah ! reprit Magda non sans mélancolie, son illusion lui est douce, elle enchante sa vieillesse, elle la conduit insen-