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Page:Wylm - L'Amant de la momie, paru dans Le Matin, 24-10-1912 au 06-12-1912.djvu/97

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d’exciter l’admiration. Magda rougit assez pour devenir plus jolie ; d’un coup d’œil en dessous, elle examina l’inconnu et le trouva charmant. Elle ressentit un choc au cœur.

Poliment, son père salua en passant devant lui. Le jeune homme rendit le salut avec une grâce parfaite. Et Magda pensa à cette rencontre tout le reste du jour.

La petite troupe s’en fut prendre le thé dans un établissement voisin du musée. Mme de Montserein montra son block-notes, expliqua ce qui s’était passé.

— Selon moi, dit la pétulante dame, l’esprit a été gêné par le bruit des allées et venues. Mais ce soir il nous donnera une belle communication. Ce que je ne comprends pas, par exemple, c’est qu’il te réclame, Magda, toi, une profane !

— Je comprends encore moins, ma cousine. Toutefois si votre correspondant tient parole, nous serons bientôt renseignés. Il me tarde d’être à ce soir.

Aussitôt après dîner, Mme de Montserein entraîna ses parents dans le petit salon de leur appartement, et la séance commença. Mme Lalande, contrairement à ses habitudes de passivité, repoussa avec colère la planchette et saisit un crayon. Mme de Montserein lui glissa sous la main un cahier de papier ; aussitôt Rosalia se mit à écrire.

Mais les caractères qu’elle traçait en appuyant si fortement qu’elle trouait parfois le papier, ne ressemblaient à rien de connu. Soudain elle s’interrompit, posa le crayon et se renversa sur le dossier de son fauteuil. Jacques vint lui prendre la main, elle était froide, les bras étaient raidis par la catalepsie.

Tandis que le savant examinait les signes bizarres tracés par le médium, Rosalia se ranimait. Elle manifesta beaucoup de surprise, puis se prétendit extrêmement lasse, et demanda la permission de rentrer, dans sa chambre, permission qui lui fut aussitôt accordée. Le père de Magda paraissait fort surpris. Il murmurait à mi-voix des paroles incompréhensibles.