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Page:Wyzewa - Beethoven et Wagner, 1898.djvu/142

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le détail est à dessein omis, les menus événements, les questions techniques, les déductions secondaires. Mais avec quelle netteté, en revanche, ces grandes lignes se montrent à nous, et dans quelle lumière imprévue ! Il n’y a pas un des chapitres du livre de M. Chamberlain qui ne projette un jour nouveau sur quelque partie d’un sujet qu’on pouvait croire, cependant, amplement connu.

Connu, il l’était en effet : mais tous les auteurs qui s’en étaient occupés avaient, à leur insu, pris leur point de départ dans leurs impressions personnelles. Ils nous avaient présenté de Wagner rimage qu’ils s’en formaient à leur gré, une image où la fantaisie avait plus de part que l’étude impartiale des faits. Ici, au contraire, c’est Wagner qui, directement, se transmet à nous. Ou plutôt nous le voyons tel qu’il s’est vu lui-même ; et nous aurions à nous demander ensuite s’il s’est bien vu tel qu’il était. Mais du moins nous connaissons désormais exactement, suivant l’expression de M. Chamberlain, a son dedans, » les véritables intentions qui ont dirigé sa vie. Et combien ces intentions véritables diffèrent de celles qu’on lui a, d’ordinaire, prêtées, c’est ce que pourrait prouver, à lui seul, le chapitre où M. Chamberlain nous expose la Doctrine artistique de Richard Wagner. Tout y est rigou-