Page:Wyzewa - Beethoven et Wagner, 1898.djvu/151

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les, dont il nous dit lui-même qu’elles n’étaient pour lui qu’un exercice, son unique ambition étant de produire de la musique de théâtre.

À vingt ans, en 1833, il débuta dans la profession de chef d’orchestre, à Würzbourg, où son frère était rég"isseur. Il remplit ensuite les mêmes fonctions à Magdebourg’, à Kœnigsberg, enfin à Riga, où l’on a gardé le souvenir de représentations modèles, organisées par lui, des opéras de Mozart et du Joseph de Méhul. « Et cette période de voyages, nous dit M. Chamberlain, ne pouvait manquer d’avoir une grande action sur son développement artistique. Elle avait enrichi son expérience technique des choses du théâtre : elle lui avait fait connaître les conditions d’existence spéciales des théâtres allemands ; elle lui avait permis d’approfondir la matière dramatique et musicale dont il devait un jour tirer profit pour la réalisation de son idéal. Enfin elle lui avait révélé l’Allemagne, sa patrie, avec la variété de ses caractères locaux. »

À Kœnigsberg, Wagner s’était marié avec une jeune actrice, Wilhelmine Planer ; et ce fut avec elle qu’il vint, en 1889, ^ Paris, pour y tenter la fortune. Il n’y trouva rien qu’une noire misère, si obstinée, si dure, que c’est elle — il l’avoue lui-même — qui acheva de faire de lui un révolutionnaire. Il rêva dès ce moment une trans-