Page:Wyzewa - Beethoven et Wagner, 1898.djvu/152

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formation radicale des conditions artistiques et sociales de son temps : et c’est à Paris qu’il prit clairement conscience de sa destinée.

Il y acquit en même temps la certitude d’une vérité artistique dont il n’avait eu jusqu’alors que le pressentiment : il comprit la nécessité, pour les œuvres dramatiques et musicales, d’une exécution aussi parfaite que possible. « L’exécution de la Symphonie avec Chœurs au Conservatoire (après trois ans d’études), l’interprétation impeccable des quatuors de Beethoven, la manière infiniment minutieuse et soigneuse dont se faisaient les répétitions au Grand Opéra, tout cela fut pour lui autant de leçons dont l’effet devait se retrouver, trente ans plus tard, au théâtre de Bayreuth. »

Enfin l’éducation artistique de Wagner put s’achever à Dresde, où, comme l’on sait, il tint durant sept ans, de 1842 à 1849, l’emploi de chef d’orchestre au théâtre de la Cour. « Le matériel de ce théâtre était le meilleur de l’Allemagne ; l’orchestre, au témoignage même de Wagner, incomparable, ainsi que les chœurs, merveilleusement dirigés par Fischer. Parmi les chanteurs, Tichatchek, le héros des ténors, et la grande Schrœder-Devrient, l’artiste dramatique la plus géniale qui ait jamais paru sur la scène allemande. » Tout ce qui lui restait à apprendre