Page:Wyzewa - Beethoven et Wagner, 1898.djvu/153

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de son métier, Wagner l’apprit là : et il y apprit aussi que, même dans les conditions les plus favorables, il n’y avait rien à espérer des théâtres allemands pour l’art tel qu’il le rêvait, « Vainement j’essayai, nous dit-il, d’introduire des réformes, de remporter au moins quelques victoires partielles sur Tesprit de routine, d’ignorance, et de mauvais vouloir qui régnait là comme partout. Mes efforts échouèrent, et je dus enfin me convaincre que le plus sage parti était pour moi de me désintéresser tout à fait de ces institutions frivoles. »

Survint cette insurrection de mai 1849, où Wagner prit résolument contre la Prusse le parti des insurgés, ce qui lui valut, non point, comme on l’a dit, une condamnation à mort, mais un long exil, et l’entrée dans une vie nouvelle. Déjà précédemment M. Chamberlain avait élucidé le problème historique du rôle joué par Richard Wagner dans cette insurrection : rôle qui, toute vérification faite, se réduit en somme à fort peu de chose. Wagner était profondément révolutionnaire, plus profondément peut-être qu’aucun des chefs de l’insurrection, car il rêvait une transformation complète de la société présente. Mais la politique actuelle ne l’intéressait pas ; la révolution telle qu’il l’entendait n’avait rien à espérer d’un soulèvement armé ; et tous