Page:Wyzewa - Beethoven et Wagner, 1898.djvu/157

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où la représentation de Tristan et Isolde, imposée par le roi de Bavière, — et qui fut au reste, elle aussi, une représentation modèle, — ne valut en fin de compte à Wagner que mille ennuis et mille déceptions. Aussi est-ce avec joie qu’il revint en Suisse en i865, bien résolu désormais à n’avoir plus affaire qu’à un théâtre où il serait le maître absolu. Six ans il vécut dans un isolement délicieux, les six années, à coup sûr, les plus tranquilles et les plus heureuses de sa vie. Il produisit les Maîtres Chanteurs et Siegjried, le Crépuscule des Dieux et son étude sur Beethoven, celui de tous ses écrits où il a le plus profondément exprimé ses sentiments intimes.

Il n’avait plus désormais qu’un désir : de faire jouer, ne fût-ce qu’une seule fois, l’œuvre monumentale qu’il venait de créer. Et l’on sait comment il lui fut donné, en 1872, de réaliser ce dernier désir. Dès le mois de janvier de cette année, la construction du théâtre de Bayreuth était décidée ; en avril, Wagner et sa famille s’installaient à Bayreuth ; et le 22 mai avait lieu la pose de la première pierre. Les événements qui suivirent, la représentation de l’Anneau du Nibelung en 1876, l’insuccès matériel de cette première tentative, la glorieuse revanche de Parsifal en 1882, la maladie et la mort de Wa-