C’est la musique qui a fini par avoir le dessus. Les rares adeptes de l’église wagnérienne risquent bien de devenir plus rares tous les jours, quoi que fasse M. de Wolzogen pour réchauffer leur foi. « Les disciples de Jésus, écrit quelque part Wagner, ne comprenaient pas leur maître, mais ils l’aimaient ; et ainsi ils ont fondé une nouvelle religion. » La chose sera malheureusement plus difficile à M. de Wolzogen et à ses amis. Les temps sont devenus très durs pour les fondateurs de religions.
Le souci de la Rédemption et du retour à la
Pureté Première tourmente fort peu, en vérité,
MM. Ritt et Gailhard, et M. Van Dyck, et les
auditeurs du Lohengrin à l’Opéra de Paris. Il
tourmente de moins en moins, j’en ai peur, les
visiteurs de Bayreuth : déjà, cette année,
l’Amérique du Nord a fourni au Théâtre de fête la
majorité des pèlerins ; bientôt viendra le tour de
l’Amérique du Sud, bientôt le Pur Simple
rachètera le crime d’Amfortas devant un auditoire
de nègres. Le beau livre de M. de Wolzogen ne
pouvait venir plus à propos pour rappeler au
monde que Wagner n’a pas été seulement un
musicien de génie, mais encore un des plus
profonds penseurs de notre temps.
(1891)