Page:Wyzewa - Beethoven et Wagner, 1898.djvu/179

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assez insignifiantes que leur a écrites leur illustre ami. Mais voici qu’à ces amis authentiques du maître allemand d’autres amis viennent s’ajouter auxquels personne ne pouvait s’attendre, des amis improvisés et posthumes, qui, n’ayant pas eu le bonheur d’être des amis de Wagner pendant qu’il vivait, n’ont pu résister cependant au désir de nous entretenir d’eux-mêmes, à propos de lui.

Tel est notamment (ou plutôt tel était, car il vient de mourir) un musicien allemand demeurant depuis cinquante ans à Londres, Ferdinand Præger. Quelques mois avant sa mort, cet excellent homme a publié en deux éditions, l’une anglaise, l’autre allemande, un gros livre intitulé : Wagner tel que je l’ai connu, et qui, à être pris au sérieux, constituait pour la littérature wagnérienne un document d’une importance extrême ; car Praeger, en outre d’un très grand nombre de lettres intimes et confidentielles de Wagner, y transcrivait encore, — d’après son journal, disait-il, — tout le détail de nombreuses conversations qu’il avait eues avec le maître allemand, sur les sujets les plus divers, pendant « les cinquante ans de leur étroite et fraternelle amitié ».

Amitié étroite et fraternelle en effet, car, comme le disait Præger, « Wagner et moi en étions