Aller au contenu

Page:Wyzewa - Nos maîtres, 1895.djvu/130

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
118
NOS MAÎTRES

Tout orgueil fume-t-il du soir,
Torche daus un branle étouffée,
Sans que rimmorlelle bouffée
Ne puisse à l’abandon surseoir !

La chambre ancienne de l’hoir
De maint riche, mais chu trophée
Ne serait pas même chauffée
S’il survenait par le couloir !

Affres du passé nécessaires
Agrippant comme avec des serres
Le sépulcre de désaveu,

Sous un marbre lourd qu’elle isole
Ne s’allume pas d’autre feu
Que la fulgurante console.


D’abord une console, sous le marbre de la cheminée froide. Le poète, songeant à la joyeuse flambée qui là, tout à l’heure, s’agitait, désormais évanouie, se demande si tout orgueil, et la flambée juvénile des splendeurs, des rêves et des gloires, si le soir survenant va éteindre toutes ces clartés, laissant — et rien de plus — le vestige momentané d’une fumée, aux lieux où brûlait si claire cette torche, maintenant étouffée par un choc fatal. Quoi, le soir va réduire en fumée tout orgueil, pareillement à ce feu dans la cheminée de marbre ; et jamais la triomphale bouffée de sa flamme ne voudra surseoir à cet abandon ! Mais la flambée s’éteint inexorablement ; et si rentrait dans la maison déserte l’héritier de quelque trophée dont la splendeur aussi s’est éteinte sous la destinée, il trouverait froide la chambre : froide, hélas ! parce que serait venu le soir meurtrier. Vainement il voudrait