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Page:Wyzewa - Nos maîtres, 1895.djvu/159

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VILLIERS DE L’ISLE-ADAM

sens-tu pas ton être impérissable briller au-delà de toutes les nuits ?… Tu crois apprendre, tu te trouves : l’univers n’est qu’un prétexte à ce développement de toute conscience. — Où ta limite, en lui ? Où la sienne, en toi ?… Te voici maintenant incarné, sous des voiles d’organisme, dans une prison de rapports. — Attiré par les aimants du désir… si tu leur cèdes, tu épaissis les liens pénétrants qui t’enveloppent… Sois la privation 1 Renonce I Délivre-toi… Ainsi, tu annuleras en toi, autour de toi, toute limite ! Et, oublieux à jamais de ce qui fut l’illusion de toi-même, — libre enfin de ton être, — tu redeviendras, — esprit pur, distincte essence, en l’Esprit Absolu. — le consort même de ce que tu appelles Déité.

« De quoi vivent les vivants, sinon de mirages, — d’espoirs vils, toujours déçus ?… Chaque fois que tu aimes, tu meurs d’autant… Ne projette donc jamais plus que sur l’Incréée-Lumière la somme de tes actes et de tes pensées… Tu es un dieu qui a oublié. Reconnais-toi ! »


Et M. de Villiers répète ici l’admirable aphorisme, résumé de toute sa philosophie, qui déjà était énoncé dans Claire Lenoir : Comprendre, c’est le reflet de créer.

Volontiers, dans ses livres, M. de Villiers exalte les miraculeuses magies, et tout Tartifice dédaigné des thaumaturges. Et cela pourrait sembler une doctrine nouvelle, fondée sur la croyance, tout à l’heure chassée, en une réalité objective. Mais il est clair que, pour M. de Villiers, les lois hermétiques