réels ? N’est-ce point le νοῦς, unique réalité, emprisonné sous les méchantes apparences du caractère personnel, et des vils désirs ? N’est-ce point la conception qui s’impose, par l’effet d’une élémentaire logique, aux esprits un peu détachés d’intérêts égoïstes, capables seulement de couper l’héréditaire lien qui nous asservit au leurre de nos réalités ? N’est-ce point la seule philosophie ouverte à un prince, dont l’âme, ayant acquis le besoin d’une réalité différente, peut juger impartialement la duperie de toutes apparences ?
Et M. de Villiers développe dans chacune de ses œuvres cette merveilleuse théorie, et il la fait s’épanouir, triomphalement, sous le splendide apparat d’une musique royale, dans le quatrième acte de son récent drame, Axel :
« Te voici donc mûr pour l’épreuve suprême… Tu n’es plus qu’un enfant, sachant des paroles… et tu t’en vas renoncer l’Idéal de toi-même pour ce vil secret ?… Non. Il faut que soit vaincue aujourd’hui, par la simple et virginale Humanité, la double illusion de l’or et de l’amour… Homme, si tu cesses de limiter une chose en toi, c’est-à-dire de la désirer, si, par là, tu te retires d’elle, elle t’arrivera d’elle-même, comme l’eau vient remplir la place qu’on lui offre dans le creux de la main. Car tu possèdes l’être réel de toutes choses en ta pure volonté, et tu es le dieu que tu peux devenir…
« Tu tiens donc bien à toi ? poursuit le vieux Mage… Accomplis-toi dans la lumière !… Tun’es que ce que tu penses : pense-toi donc éternel !… Ne