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Page:Wyzewa - Nos maîtres, 1895.djvu/181

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RENAN ET TAINE

Gascogne, après qu’il a pleuré. Prêtre, il est le bon curé qui dit à ses paroissiens, trop émus d’un sermon, — mais par bonté, parce que toujours est mauvaise une émotion excessive — : « Mes enfants, ne pleurez pas tant que cela. Il y a bien longtemps que ces choses sont arrivées ; et puis ce n’est peut-être pas vrai ! »


II

Essayons donc d’oublier, dans les Dialogues et les Drames, ces formules ironiques, ces procédés d’un scepticisme élégant, que, sans doute, des convenances supérieures imposent à M. Renan. Et laissons apparaître librement les certitudes de ce philosophe, dans leur enchaînement rigoureux.

La première consiste à affirmer, entre toutes les idées et tous les faits, une cohésion logique absolue. « Souvent, dit Platon, j’ai été troublé par cette pensée, que ce qui est vrai de certaines choses peut l’être de toutes. » Cette pensée, qui troublait Platon, est devenue, pour M. Renan, l’axiome fondamental de toute spéculation. Tout, dans l’Univers, résulte des mêmes lois, s’offre dans la connaissance à un ordre continu. Ainsi les Dialogues philosophiques, l’Eau de Jouvence, nous montrent les vérités politiques et morales enchaînées rigoureusement aux vérités scientiiiques. La science est possible ; elle est une, par l’unité précise de son objet. Les personnages nouveaux, dans les Dialogues philosophiques, reprennent exactement.