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Page:Wyzewa - Nos maîtres, 1895.djvu/201

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RENAN ET TAINE

tièdes, provoquant les âmes à des créations plus joyeuses.

Ironique toujours. M. Renan dira, dans sa préface, que les utopies sont de vaines chimères, que la politique scientifique est une folie cruelle, dans ce temps de sottises grandissantes, où tous se veulent égaler pour l’abrutissement. Mais, comme M. Renan est un penseur aimable et un artiste merveilleux, son livre fera pour nous, immédiate et impérissable, la vision de cette République ; nous deviendrons les citoyens seulement de l’Albe nouvelle ; nous vivrons la meilleure vie d’un monde plus beau et plus raisonnable ; et les mauvaises agitations des Metius et des Antistius s’enfuiront de nos âmes, comme s’enfuit, lorsque le soleil apparaît, la méchante volée des oiseaux nocturnes.