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Page:Wyzewa - Nos maîtres, 1895.djvu/264

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II

LA BIOGRAPHIE ET LE ROMAN[1]

(Revue Bleue, 21 avril 1894)

Parmi tant de certitudes que j’avais jadis soigneusement rassemblées, que je m’étais habitué à considérer comme définitives, et qu’il m’a fallu voir partir l’une après l’autre, au courant des années, il y en a une qui, plus fidèle, ne m’a point quitté. Aujourd’hui comme autrefois, je pense toujours que la forme la plus parfaite du roman serait une biographie, le simple récit d’une vraie vie, mais racontée de manière à nous paraître vivante^ et usant à cet effet de tous les procédés du roman.

Ou plutôt je crains bien que cette certitude-là ne m’ait abandonné comme les autres, car il me semble maintenant que toutes les formes se valent, pourvu qu’on sache en tirer parti ; mais je continue à aimer davantage les biographies que les romans les plus beaux, et à regretter qu’elles ne soient pas plus belles encore qu’elles ne sont, tan-

  1. À propos d"un livre de Mme Arvède Barine, Bourgeois et gens de peu.