Page:Xénophon - Œuvres complètes, éd. Talbot, tome 1.djvu/12

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INTRODUCTION.

L’histoire et la géographie ne nous ont pas conservé le nom de toutes les tribus ni de tous les bourgs disséminés autour d’Athènes. Il est pourtant plusieurs de ces localités dont le souvenir n’a point complètement péri. Ce sont celles qui ont donné naissance à quelques-uns des hommes illustres que nous appelons communément Athéniens, et qui étaient, en effet, citoyens d’Athènes, soit par origine, soit par adoption, en vertu de la confédération établie, dès l’antiquité la plus reculée, entre les différents dèmes ou villages de la Diacrie, de la Plaine et de la Paralie. Ainsi le nom des villages d’Halime, d’Alopèce et de Péanée traversera les âges, grâce au souvenir de Thucydide, de Socrate et de Démosthène. Il en est de même du petit bourg d’Erchios, compris dans le district de la tribu Égéide : la mémoire de Xénophon le sauvera de l’oubli. On ignore le nom de la mère de Xénophon ; son père s’appelait Gryllus : c’est tout ce qu’on en sait. On peut croire, d’après les goûts champêtres de son fils, que c’était un de ces propriétaires cultivateurs, qui se plaisaient, comme tous les Athéniens, à exploiter leurs terres, leurs ruches ou leurs plants de vignes et d’oliviers, soit sur le penchant méridional du Parnès, soit sur les bords du Céphise, et qui ne venaient à la ville que pour les affaires extraordinaires, et sur la convocation officielle des hérauts. L’époque de la naissance de Xénophon n’est établie par aucun texte : aussi les savants en ont-ils longuement discuté la date. Il résulte de leurs recherches et de leurs