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xxv
introduction.

tins, ny aux jeux ; et Platon l’ayant invitée à son Convive, nous veoyons comme elle entretient l’assistance, d’une façon molle et accommodée au temps et au lieu, quoyque ce soit de ses plus haults discours et plus salutaires. » Et de même, à qui Racine adresse-t-il sa traduction du Banquet de Platon ? À l’abbesse de Fontevrault, qui l’avait traduit la première, et qui avait prié le grand poète d’en revoir le style.

Le dialogue intitulé Hiéron est un parallèle entre la vie du tyran et celle de l’homme privé. Le poète Simonide étant venu rendre visite à Hiéron l’ancien, frère de Gélon, tyran de Syracuse, ils s’entretiennent tous deux des différentes conditions de la vie ; et Simonide demandant à son hôte si, après avoir été simple particulier, il préfère, maintenant qu’il est tyran, sa condition actuelle, Hiéron lui en trace le tableau sous les couleurs les plus sombres. Au lieu des douceurs de l’amitié, il ne connaît que les défiances et les soupçons de la tyrannie : il est toujours gêné au milieu des richesses, obligé de s’appuyer sur des étrangers, de peur d’être trahi, assassiné par ses sujets. Et cependant, bien que la tyrannie soit un mal insupportable, il y a danger pour lui à s’en dessaisir. Telle est la vie d’Hiéron, tels sont les maux qui l’accablent. Simonide ne les croit point incurables ; et comme il en est dont la guérison dépend du caractère et de la volonté d’Hiéron lui-même, il lui démontre que, dans sa condition nouvelle, il peut encore être heureux, s’il tourne tous ses efforts, s’il emploie toutes ses richesses à faire le bonheur de la ville sur laquelle s’exerce son pouvoir absolu.

II

Les traités didactiques de Xénophon sont au nombre de trois : de l’Équitation, le Commandant de cavalerie, de la Chasse.

Quoique un peu de notre propre expérience, jointe à la