Page:Xénophon - Œuvres complètes, éd. Talbot, tome 1.djvu/561

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aussi déclarent-ils qu’ils se retireront, si on leur accorde un sauf-conduit pour sortir avec leurs armes. On le leur accorde avec plaisir, et on les laisse sortir après avoir conclu une trêve et s’être engagé par serment à en observer les conditions. Cependant, à la sortie, les Thébains se saisissent de tous ceux qu’ils reconnaissent comme ennemis et les mettent à mort. Quelques-uns sont emmenés secrètement et sauvés par les Athéniens venus des frontières. Par contre, les Thébains prennent les enfants des morts qui avaient une famille, et les égorgent.

À ces nouvelles, les Lacédémoniens commencent par mettre à mort l’escorte qui avait abandonné l’Acropole sans attendre des secours ; puis ils décrètent une expédition contre les Thébains. Alors Agésilas déclare qu’il y avait plus de quarante ans qu’il avait passé l’adolescence, et il démontre que la loi, en vertu de laquelle les autres citoyens de cet âge ne sont pas forcés de marcher hors de leur patrie, s’applique également aux rois. Ce motif allégué le dispense de partir. Ce n’était point toutefois pour cela qu’il votait ; mais il savait bien que, s’il commandait cette expédition, ses concitoyens diraient qu’Agésilas créait des embarras à l’État uniquement pour secourir des tyrans. Il laissa donc prendre le parti qu’exigeaient les circonstances. Les éphores, stylés par les Thébains qui avaient échappé aux massacres, envoient au cœur de l’hiver Cléombrote[1], qui commandait alors une armée pour la première fois. Comme la route qui passe par Éleuthères était occupée par Chabrias et des peltastes athéniens, Cléombrote prend, pour passer la montagne, la route qui conduit à Platées. Mais les peltastes, en avançant, trouvent sur le sommet les prisonniers libérés qui, au nombre d’environ cent cinquante, gardent ce passage. Les peltastes les tuent tous, à l’exception peut-être d’un ou deux qui s’échappent. Pour Cléombrote, il descend à Platées, encore dévouée aux Lacédémoniens, et se rend ensuite à Thespies, d’où il repart pour aller placer son camp à Cynoscéphales, ville des Thébains. Il y reste environ seize jours, et se rend de nouveau à Thespies. Il y laisse Sphodrias en qua-

    c’est mon avis, et qui déploiera ma riche enseigne, je lui donnerai dix marcs d’or, je lui en jure ma foi ! le second en aura neuf ; le troisième huit, je le promets ; le quatrième, sept ; le cinquième six ; le sixième cinq ; que le septième en ait quatre ; le huitième trois ; le neuvième deux ; et le dixième un, je l’accorde. Et chacun aura un cheval ou palefroi, parmi ceux qui monteront sur le mur et sur le beffroi. »

  1. Frère et successeur d’Agésipolis.