Pour récompense, il promet aux taxiarques dont la troupe sera parfaitement organisée, de les élever au grade de chiliarque ; aux lochages dont les loches se distingueront par une excellente tenue, de les faire porter au grade de taxiarque ; aux chefs de décades bien tenues, d’en faire des lochages ; aux pempadarques, de les nommer décadarques ; enfin aux bons simples soldats, de les faire pempadarques. De cette manière tous les chefs obtiennent d’abord l’obéissance des subalternes ; puis les honneurs affectés à chacun leur sont scrupuleusement accordés. Enfin, il ne manque point de faire espérer un plus grand avancement aux gens de mérite, dès que l’occasion viendra de le leur faire obtenir.
Il propose également des récompenses à des bataillons entiers, à des loches, à des décades, à des pempades tout entières, quand elles se sont montrées dociles aux chefs et fidèles à la discipline qu’il a établie. Ces récompenses étaient telles qu’il convient à la multitude. Voilà quelle était l’organisation, ainsi que les exercices de l’armée.
Il fait faire aussi des tentes, suivant le nombre de ses taxiarques, et d’une grandeur suffisante pour y loger un bataillon composé de cent hommes. Ils sont donc tous logés sous des tentes par bataillon. Cette communauté de tentes lui paraissait utile pour les combats à venir, en ce que, chacun voyant que ses camarades étaient nourris comme lui, il n’y aurait aucun sujet de plainte, aucun lieu de se relâcher ou d’être moins brave en face de l’ennemi ; et puis cette communauté de tentes avait encore l’avantage qu’on se faisait connaître les uns aux autres. Or, quand on se connaît, on a un certain sentiment de retenue réciproque, tandis que quand on ne se connaît pas, on paraît plus prompt à mal faire, comme il arrive à ceux qui sont dans l’obscurité. Enfin, le grand avantage de cette communauté de tentes, c’était de connaître exactement les bataillons. Car les taxiarques avaient là chacun son bataillon sous sa surveillance, comme quand on marchait en corps, et les lochages leurs loches, et les décadarques leurs décades, et les pempadarques leurs pempades. Or, cette connaissance exacte des bataillons lui paraissait excellente pour éviter le désordre et pour se rallier aisément, si un désordre avait lieu ; de même que, quand il s’agit d’ajouter des pierres ou des pièces de bois, aussi brouillées qu’on le suppose, il est facile de les ajuster, quand elles ont des marques faites pour montrer clairement la place où chacune doit être mise.
Il trouvait encore un autre avantage à les faire manger en-