Aller au contenu

Page:Xénophon - Œuvres complètes, éd. Talbot, tome 2.djvu/368

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.



LIVRE VII.


CHAPITRE PREMIER.


L’armée de Cyrus s’avance au combat. — Dernières instructions de Cyrus à ses soldats. — Bataille : défaite de Crésus ; mort d’Abradatas. — Résistance des Égyptiens ; ils sont vaincus par Cyrus.


Après les prières adressées aux dieux, chacun va reprendre son rang. Cyrus était encore occupé aux sacrifices, lorsque des serviteurs apportent pour lui et pour sa suite de quoi boire et de quoi manger. Cyrus, sans plus tarder, commence son repas et en donne une part immédiate à ceux qui le demandent : faisant ensuite des libations et adressant aux dieux des prières, il boit, et ceux qui sont autour de lui suivent son exemple. Après quoi, suppliant Jupiter paternel de lui servir de guide et d’appui, il monte à cheval et ordonne à sa troupe de le suivre. Tous ceux qui la composent portent la même armure que Cyrus, tuniques de pourpre, cuirasses et casques d’airain, panaches blancs, sabres et javelots de bois de cormier, un à chacun. Les chevaux ont le chanfrein, le poitrail et les flancs couverts de bandes d’airain ; et c’est du même métal que sont les cuissards des cavaliers. La seule différence qu’il y ait entre les armes de Cyrus et celles de sa troupe, c’est que ces dernières sont couvertes d’un vernis d’or, et que celles de Cyrus sont brillantes comme un miroir.

Au moment où, monté à cheval, il s’arrête pour voir de quel côté il va se diriger, la voix du tonnerre se fait entendre à droite. Il s’écrie alors : « Nous te suivrons, souverain Jupiter ! » Et il s’élance, ayant à sa droite Chrysantas, commandant de la cavalerie, que suivent ses cavaliers, et à sa gauche Arsamas et les fantassins. Il leur recommande d’avoir l’œil sur son étendard et de marcher d’un pas égal. Or, il avait pour étendard une aigle