Page:Xiphilin, Zonare et Zosime - Histoire romaine, 1686.djvu/518

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troupes à la prière de Victorin Maure de nation, son ami particulier. L’Empereur s’en étant plaint à Victorin celui-ci lui demanda permission d’aller trouver le rebelle, et l’ayant obtenue il se rendit en la grande Bretagne, où il fit semblant de s’être sauvé pour éviter les effets de la colère de Probus, et ayant été reçu très civilement, il trouva moyen de tuer durant la nuit le rebelle, après quoi il retourna vers l’Empereur qui gagnait de jour en jour l’affection de tout le monde par sa douceur, et par sa libéralité. L’armée romaine fut extrêmement incommodée de la disette des vivres pendant la guerre que l’Empereur fit aux Germains, qui attaquaient diverses villes de son obéissance. On dit qu’une grande pluie étant survenue, il se trouva du blé mêlé avec l’eau, que les soldats s’en étant nourris, reprirent de nouvelles forces, et défirent leur ennemis. Outre les conjurations que je viens de remarquer, on en forma encore une contre Probus. Carus qui commandait dans une Province d’Europe ayant reconnu que ses soldats méditaient de lui déférer la souveraine puissance, en avertit l’Empereur, et le supplia de le rappeler. L’Empereur ayant refusé de lui donner un successeur, les soldats entourèrent Carus, l’obligèrent malgré qu’il en eût à accepter la couronne, et marchèrent sous fa conduite vers l’Italie. Probus assembla à l’heure même des troupes, et les envoya sous un bon chef contre les rebelles. Mais dés qu’elles eurent appris que Carus était proche, ils se saisirent de leur chef, le lièrent, le mirent entre les mains de leur ennemi, et s’y rendirent elles-mêmes. Les gardes de Probus ébranlés par cet exemple de la perfidie de l’armée, le tuèrent dans la sixième année de son règne.


CARUS.

CArus s’étant ainsi rendu maître de l’Empire, mit le diadème sur le front de ses deux fils, Carin, et