Page:Xiphilin, Zonare et Zosime - Histoire romaine, 1686.djvu/519

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Numérien, et partit à l’heure même avec ce dernier pour aller faire la guerre aux Perses. Il s’empara d’abord des Villes de Ctésiphon, et de Séleucie. Comme les Romains étaient campés dans un fond, peu s’en fallut qu’ils ne fussent noyés par le fleuve que les Perses détournèrent par un canal, et firent inonder sur eux. Mais enfin Carus ayant remporté l’avantage retourna à Rome avec une multitude innombrable de prisonniers, et un inestimable butin. Il réprima ensuite une révolte des Sarmates, et les réduisit à son obéissance. Il était Gaulois de nation, vaillant homme, et expérimenté dans l’art de la guerre. Les écrivains ne s’accordent point en la manière de rapporter sa mort. Les uns disent qu’il mourut dans une guerre contre les Huns. Les autres assurent que comme il était campé le long du Tigre, il fut frappé de la foudre, et que la tente en fut consumée. Numérien son fils étant resté seul Empereur mena l’armée contre les Perses, donna bataille à ces peuples, et la perdit. Quelques-uns dirent qu’il fut pris dans la déroute des Romains, et écorché vif. D’autres assurent que comme il retournait de Perse il fut attaque d’un mal d’yeux, et que par la perfidie de son beau-père, qui étant Préfet du Prétoire ne se contentait pas de fa dignité, et aspirait à la souveraine puissance. Il ne jouit pas pourtant du fruit de son crime, parce que l’armée élut pour Empereur Dioclétien, vaillant homme qui était présent, et qui s’était signalé dans cette dernière guerre. Le premier exploit de son règne depuis son arrivée à Rome, fur la défaite de Carin fils de Carus, qui s’était rendu fort odieux par l’infamie de ses débordements, et par l’excès de sa cruauté, et de sa vengeance. La domination de ces trois Princes ne dura pas plus de trois ans. Ce fut en ce temps là que le détestable Manez auteur de la secte des Manichéens partit de Perse pour répandre par tout le monde le poison de ses erreurs. Il s’appelait quelquefois le