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Page:Xiphilin, Zonare et Zosime - Histoire romaine, 1686.djvu/528

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interruptions des étrangers. Quant à lui il alla à Rome à dessein d’y combattre Maxence, ayant depuis conçu quelque soupçon de la fidélité des troupes, et appréhendé qu’elles ne se rendissent à son ennemi, il jugea à propos de se retirer. Après cela il se repentit d’avoir associé Licine à l’Empire, lui dressa des pièges, et enfin l’attaqua à force ouverte. Mais ayant été vaincu, et contraint de prendre la fuite, il se tua de désespoir.

D’autres racontent sa mort d’une autre manière, et disent que par un effet visible de la colère du Ciel il fut châtié de la fureur qu’il avait fait paraître contre la piété chrétienne. Un ulcère formé dans les parties que la pudeur ne permet pas de nommer, consuma en lui les instruments de ses débauches. La corruption en était si horrible qu’on en voyait sortir quantité de vers. Les médecins qui n’osèrent entreprendre de le guérir furent égorgés sur le champ en punition de leur retenue, et ceux qui l’entreprirent, et ne purent en venir à bout furent exécutés par des supplices nouveaux, exquis, comme des criminels, qui avaient joint la perfidie à l’ignorance. Mais enfin, cet impie s’étant aperçu trop tard que le mal qu’il souffrait était le juste châtiment des violences qu’il avait exercées contre l’innocence des chrétiens, révoqua les édits qu’il avait auparavant publiés contre eux, leur permit l’exercice de leur religion, et leur ordonna de faire des prières pour sa faute. On raconte ce fait en deux différentes sortes. La première est, qu’après qu’il eut été guéri contre toute sorte d’espérance, au lieu de changer de mœurs, il continua, et accrut la persécution jusques à ce qu’il eût bu toute la lie de la coupe que Dieu tient à sa main dans sa colère. D’autres soutiennent que bien loin de guérir de ce mal, il en mourut, et que les accidents en furent si horribles qu’il jeta des vers par sa bouche. Bien que je ne puisse marquer affirmativement de quelle manière il finit sa vie, je puis avancer que