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Page:Xiphilin, Zonare et Zosime - Histoire romaine, 1686.djvu/532

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son armée en campagne après avoir ouvert des enfants pour tirer des présages par l’inspection de leurs entrailles, et après avoir fait d’autres cérémonies impies, dont Constantin fut un peu épouvanté. Mais son épouvante fut incontinent dissipée par l’éclat d’une croix qui lui parut dans le ciel avec cette inscription, Vainquez par ce signe. Il fit faire à l’heure même une Croix d’or sur le modèle de celle qu’il avait vue dans le ciel, commanda de la porter dans son armée en forme d’étendard, donna bataille à Maxence, tailla en pièces une grande partie de son armée, mit le reste en déroute. Comme Maxence fuyait avec les autres, et qu’il passait à cheval le pont, il tomba dans le Tibre, et s’y noya.

Les Romains délivrés, par cette victoire du joug de la tyrannie, ouvrirent leurs portes à leur libérateur, le reçurent avec des acclamations de joie, et lui élevèrent une statue dans la place publique. Il voulut qu’elle eut une Croix à la main, et défendit par édit de persécuter les Chrétiens. Ayant ainsi joint Rome, et l’Italie à ses états il n’eut plus que Licine son beau-frère pour compagnon de la souveraine puissance. Celui-ci se défit du fils, et de la fille de Maximin, de sorte qu’il ne restait plus que lui et Constantin sur le trône, et qu’il y avait apparence que si l’un des deux venait à manquer, l’autre jouirait seul de tout l’Empire.

Voilà comment quelques-uns disent que Licine se rendit maître des états de Galère. D’autres rapportent l’affaire autrement, et assurent que quand Licine épousa la sœur de Constantin, il fut proclamé César par l’armée, qui en cela même avait dessein de servir Constantin. On ajoute que Licine ayant été envoyé contre Maximin, il le défit, et fut gratifié par son beau-frère des états du vaincu, à condition de ne faire aucune persécution aux Chrétiens. Mais au lieu d’observer cette condition, il se porta contre la sainte Religion