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Page:Xiphilin, Zonare et Zosime - Histoire romaine, 1686.djvu/534

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à s’y faire instruire des mystères de la Religion chrétienne, bien qu’il n’eût pas encore renoncé eaux superstitions du Paganisme. Il contracta pat la suite du temps une maladie qui consistait dans une corruption de la masse des humeurs et qui selon le jugement des médecins avait beaucoup de rapport avec la lèpre. Les prêtres de Jupiter Capitolin ayant été consultés sur ce sujet, répondirent que l’unique remède qui le pût soulager était un bain du sang encore tout fumant de jeunes enfants. On amassa donc quantité d’enfants de tous les pays de son obéissance, et on marqua le jour auquel on les devait égorger. Comme il allait au Capitole à dessein de se baigner dans le sang de ces enfants, il entendit les cris des mères, qui déploraient leur malheur, et s’étant comme réveille d’un profond sommeil, il dit les paroles qui suivent.

" L’impiété du remède est manifeste, et le succès de la guérison est incertain. Mais quand il serait certain, je devrais plutôt souffrir les incommodités de ma maladie, que de m’en délivrer par le massacre de tant d’innocents, et par la douleur de tant de mères. "

Il commanda après cela qu’on leur rendît leurs enfants, et pour comble de leur joie, il joignit la libéralité à la justice, et leur fit donner de l’argent.

Quelque temps après il crut voir durant la nuit deux hommes qui lui dirent qu’ils étaient Pierre, et Paul apôtres de Christ, et que s’il désirait acquérir une parfaite santé de corps et d’esprit, il fallait qu’il envoyât quérir l’évêque Sylvestre qui le guérirait de sa maladie, et lui donnerait une vie nouvelle et spirituelle. Quand il fut éveillé, il manda Sylvestre, et l’ayant reçu avec respect, je vous prie, lui dit il, de m’apprendre, si vous adorez deux Dieux, dont l’un s’appelle Pierre, & l’autre Paul ? Nous ne connaissons qu’un Dieu, répartit l’évêque, dont Pierre et Paul sont les ministres. L’Empereur lui raconta ensuite son songe, apprit de sa bouche les premières vérités