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Page:Xiphilin, Zonare et Zosime - Histoire romaine, 1686.djvu/536

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on le lui eut amené, il s’en approcha, lui dit quelques mots à l’oreille, et à l’heure même le bœuf fut agité de tremblement, et de convulsions, et tomba mort. Les Juifs tirèrent vanité de ce prodige, et publièrent que le bœuf n’avait pu entendre le nom de leur Dieu sans mourir.

Alors Sylvestre dit, celui qui parle de la sorte à l’oreille d’une bête, n’entend-il pas ses propres paroles, et ne meurt-il pas sur le champ ; il ne s’agit pas maintenant de paroles, répartit Zambrez, il s’agit de preuves, et de miracles. Puisqu’il s’agit de miracles, reprit Sylvestre, si par la force du nom de JÉSUS CHRIST je rends la vie à ce bœuf auquel vous l’avez ôtée, ne m’avouerez-vous pas que j’aurai fait un plus grand miracle que vous. Le Juif en étant demeuré d’accord, et ayant juré par le salut de l’Empereur que quand il verrait le bœuf en vie, il croirait en JÉSUS CHRIST. Sylvestre s’étant donc approché du corps de cette bête, et ayant levé les yeux au ciel dit à haute voix, si JÉSUS CHRIST que je prêche est vrai Dieu, lève toi bœuf, et marche. Cet animal se leva à l’heure même, et ceux qui étaient présents s’écrièrent tout d’une voix que le Dieu de Sylvestre était un grand Dieu. Les Juifs se jetèrent en foule aux pieds de ce saint évêque, et le supplièrent de leur donner le baptême.

La mère de l’Empereur qui n’était point encore instruite des vérités de la Religion chrétienne, souhaita de les apprendre, et de recevoir les sacrés mystères. Dès qu’elle connut le vrai Dieu elle eut la sainte curiosité de visiter les lieux qui avaient été autrefois honorés de sa présence, et de voir les belles traces de ses pieds qui avaient apporté la paix au monde. Elle partit donc avec le vénérable Sylvestre, alla à Jérusalem, adora le tombeau du Sauveur, trouva la Croix où son corps avait été attaché, bâtit de magnifiques églises, retourna trouver Constantin son fils. Cet Empereur eut