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Page:Xiphilin, Zonare et Zosime - Histoire romaine, 1686.djvu/538

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dédicace. Quelques-uns ont écrit qu’il commanda à Valens le plus célèbre mathématicien de son temps d’en faire l’horoscope pour juger combien elle durerait d’années. Valens ayant considéré le Ciel répondit que le ville durerait six cent quatre-vingt treize ans. Ce terme là étant expiré il y a longtemps, il faut croire que la prédiction de Valens était fausse et que son art était trompeur. Ou bien il faut expliquer la prédiction de la durée du gouvernement pendant lequel le Sénat conservait son ancienne autorité, et où les peuples étaient gouvernés selon les lois, sans qu’ils eussent encore subi le joug d’une tyrannique domination. Les Princes n’usurpaient pas alors le bien public, comme s’il eût été à eux en particulier. Ils ne l’employaient pas à des plaisirs qui souvent ne font ni honnêtes, ni légitimes. Ils n’en faisaient pas des largesses superflues, ou extravagantes. Ils imitaient les pasteurs qui en tondant leurs brebis ne leur ôtent que la laine qui les incommode, et qui ne tirent jamais leur lait qu’avec beaucoup de retenue, et n’avaient rien de la cruauté des voleurs qui ravagent le troupeau, qui égorgent les moutons, qui mangent leur chair, qui sucent leur moelle. Voilà comment l’Empereur fonda la ville de Constantinople, au lieu même où avait été celle de Byzance. Cette dernière était autrefois fort célèbre par la beauté de son assiette, par la bonté de ses murailles, par la multitude, la valeur, et les richesses de ses habitants. Elle soutint un siège de trois ans sous le règne de Sévère comme nous l’avons vu en son lieu. Dion écrivant l’histoire de ce Prince parle en ces termes de la puissance de cette Ville. Les murailles de Byzance étaient extrêmement fortes. La face qui paraissait au dehors était de pierres carrées, liées ensemble avec des barres de fer. Le dedans était soutenu d’arc-boutants et