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Page:Xiphilin, Zonare et Zosime - Histoire romaine, 1686.djvu/539

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d’autres édifices qui semblaient ne faire qu’un seul corps avec la muraille. Elle était embellie de quantité de tours qui avaient des saillies, et des ouvertures.

"Elle était haute à l’endroit de la terre, et basse à celui de la mer. Les deux ports se fermaient avec des chaînes, et étaient fortifiés par de bonnes tours. II y avait dans ces ports cinq cent vaisseaux, dont la plupart n’avaient qu’un rang de rames, et les autres deux, Quelques-uns avaient double gouvernail, l’un, à la poupe, et l’autre à la proue, de sorte que sans se tourner ils pouvaient aller aisément de côté, et d’autre, attaquer les ennemis."

Dion ajoute que depuis la porte de Thrace jusques à la mer il y avait sept tours qui étaient faites de telle sorte que quand ou parlait, ou qu’on faisait du bruit dans l’une des sept, à la réserve de la première, la parole où le bruit ne se communiquaient point aux autres. Mais quand on parlait dans la première, ou que l’on la frappait avec une pierre, le son passait à la seconde, et aux autres ensuite dans leur ordre.

Tel était l’état de Byzance, dont l’incomparable Constantin accrut extrêmement l’étendue et la beauté par la magnificence des églises, et ces autres édifices qu’il y éleva. Un des plus riches ornements donc il l’embellit, fut la colonne de porphyre que l’on dit qu’il fit apporter de Rome, et qu’il plaça dans la place publique parée de grandes pierres. Il mit tout proche la célèbre statue de bronze dont on ne saurait assez admirer l’artifice, et la grandeur. C’est un ouvrage auquel la main d’un des plus habiles maîtres de l’antiquité semble avoir inspiré la vie. On dit que c’était une statue d’Apollon qui avait été apportée de Troie en Phrygie. Mais l’Empereur y fit mettre son nom, et fit attacher à la tête quelques-uns des clous qui avaient attaché le Sauveur à la croix. Cette statue est