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Page:Xiphilin, Zonare et Zosime - Histoire romaine, 1686.djvu/546

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fait voir un jour une tente de peaux de bœuf de différentes couleurs qu’on lui avait apportée de Babylone, et lui ayant demandé s’il la trouvait belle, il répondit, que quand il serait sur le trône, il en ferait faire une plus belle qui serait toute de peaux d’hommes. Voilà comment il faisait paraître son inhumanité dés son enfance.

Dès qu’il eût été dépouillé de la souveraine puissance, Sapor en fut revêtu, qui mit à l’heure même Hormisdas en prison, et creva les yeux à son autre frère. La mère, et la femme du premier ayant gagné ses gardes le visitèrent, et lui donnèrent une lime, avec laquelle il lima ses chaînes pendant qu’on lui tenait des chevaux, et des courriers tout prêts pour l’enlever. Sa femme ayant donc fait un festin à ses gardes, lors qu’après avoir bien mangé, et bien bu, ils furent dans un profond sommeil, Hormisdas qui avait rompu les chaînes, et ouvert la porte de sa prison, s’échappa, et se retira chez les Romains, dont il fut reçu fort civilement. Sapor au lieu de témoigner du déplaisir de son évasion, n’en témoigna que de la joie, comme se trouvant délivré de I’appréhension que lui causait sa présence. Aussi bien loin de le redemander comme un fugitif, il lui envoya sa femme. Cet Hormisdas avait une force de corps tout à fait extraordinaire, et une si grande adresse à jeter son javelot, qu’en le jetant il disait en quel endroit il frapperait l’ennemi. Il servit Constance contre sa nation, et commanda des troupes de cavalerie.

Cet Empereur donna divers combats aux Perses, et y perdit toujours une partie de ses gens. Les Perses y perdirent aussi quelques-uns des leurs, et Sapor même y fut blessé. Magnence crut que le mauvais succès de cette guerre lui fournissait une favorable occasion d’usurper la souveraine autorité à laquelle il aspirait depuis longtemps avec une extrême ambition. Il invita donc à