Aller au contenu

Page:Xiphilin, Zonare et Zosime - Histoire romaine, 1686.djvu/547

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

un festin les principaux de la ville d’Autun, sous prétexte de célébrer son jour natal. Quelques-uns des invités avaient eu communication de son dessein, et les autres n’en avaient aucune connaissance. Après avoir continué le festin bien avant dans la nuit, il se leva de table, et se retira avec les marques de la dignité Impériale, et avec un grand nombre de gardes.

Ce spectacle étonna ceux qui ne savaient rien de son dessein. Mais il gagna les uns par ses discours, et emporta les autres de force. Il entra donc avec eux dans le Palais, fit des largesses au peuple, mit des gardes aux portes de la ville, avec ordre d’y laisser entrer tous ceux qui le voudraient, et de n’en laisser sortir personne de peur que son entreprise ne fut trop tôt publiée. Il envoya à l’heure même des gens de guerre pour faire mourir Constant. Il prenait alors le divertissement de la chasse, à laquelle il était passionnément adonné, bien qu’il fût presque toujours tourmenté de la goutte qu’il s’était attirée par son intempérance. La chasse n’était quelquefois qu’une couleur, dont il se servait pour cacher ses plaisirs, et pour dérober aux yeux du public les infâmes divertissements que l’on disait qu’il prenait avec de jeunes garçons d’une exquise beauté, et les rares parures entretenaient le feu de sa brutale passion. Il recherchait aussi la solitude des forêts à dessein de s’éloigner de la présence des personnes sages, et modérées. Ceux que Magnence avait envoyés le trouvèrent proche du Rhône où il s’était endormi au retour de la chasse, et le tuèrent avec un petit nombre de gardes qui étaient autour de lui. Quelques écrivains racontent là mort avec d’autres circonstances, et disent que quand il apprit la conspiration, et qu’il se vit abandonné des siens, il se retira dans une église, et il se dépouilla de ses ornements, et