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Page:Xiphilin, Zonare et Zosime - Histoire romaine, 1686.djvu/550

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proposer de mettre les armes bas, et lui offrir le premier rang. Ces ambassadeurs rencontrèrent Constance à Héraclée ville de Thrace. Comme il repassait leur proposition par son esprit, et qu’il était agité d’inquiétudes, il eut un songe durant lequel il crut voir Constantin son père qui tenait Constant son frère par la main, et qui lui disait Constant votre frère quoi que descendu d’une longue suite d’Empereurs a succombé sous l’injustice, et sous la violence d’un rebelle. Vous êtes obligé de venger sa mort, et d’empêcher le démembrement de l’Empire. Hâtez-vous donc de réprimer l’insolence de l’usurpateur. Dès que Constance fut éveillé il commanda de mettre les ambassadeurs en prison, et se rendit à Sardique.

Vétranion étonné de l’arrivée si prompte de l’Empereur alla au devant de lui comme au devant de son maître, et renonça au traité qu’il avait fait avec Magnence, et à toutes les pensées de rébellion. Constance le reçût civilement, lui fit l’honneur de le mettre à sa table. La posture soumise, et respectueuse où il avait vu Vetranion lui avait sans doute inspiré ces sentiments de clémence. Car ce rebelle avait posé les marques de la dignité Impériale, s’était prosterné devant lui en habit de personne privée. Ce fut ce qui porta Constance à l’appeler son père, à lui tendre la main pour le soutenir, à le mettre à sa table, et à lui assigner Pruse ville de Bithynie pour sa demeure, et des terres pour sa subsistance. Il y passa six ans agréablement, et y mourut d’une mort tranquille. L’Empereur marcha incontinent après contre Magnence, qui de Milan où il était, avait envoyé dans les Gaules Décence son frère avec le titre de César, pour y veiller à la défense de ces importantes provinces. Sapor faisait cependant un effroyable dégât en Orient, où il ne trouvait nulle résistance. Quand il fut las de courir, et de piller nos terres, il retourna en son pays