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Page:Xiphilin, Zonare et Zosime - Histoire romaine, 1686.djvu/562

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par la malignité des vapeurs qui lui montèrent au cerveau. On dit que Constance était fort adroit à monter à cheval, et à tirer, et que pour les lettres, il y avait été si bien instruit qu’il faisait des vers.


JULIEN.

LA nouvelle de la mort de Constance n’eut pas sitôt été portée à Julien, que les légions firent de grandes acclamations en son honneur, et le saluèrent en qualité d’Empereur. Pour lui, il affecta de paraître triste et affligé de la mort de Constance, ordonna qu’on en fît un deuil public, en prit l’habit, et quitta ses ornements Impériaux. Il le rendit après cela à Constantinople, d’où le Sénat, et le peuple sortirent pour aller au devant de lui, et pour le conduire dans le Palais avec des cris de joie. Le corps de Constance ayant été apporté peu après sur un char, et conduit par son armée, pour être mis dans l’église des saints Apôtres, il alla au devant sans avoir le front ceint de son diadème, et le suivit par honneur. Dès le commencement de son règne il fit mourir plusieurs personnes de la Cour, en relégua plusieurs autres, et les dépouilla de leur bien. Il ajouta aux autres charges de l’Empire, le soin de juger, les différends des particuliers. Comme on plaidait un jour devant lui une cause, où il s’agissait d’une accusation de péculat, et où l’accusé niait constamment qu’il eût jamais détourné les deniers publics, l’accusateur lui dit : Seigneur, s’il suffisait à un accusé de nier son crime, jamais personne ne serait trouvé coupable. Il lui répartit, s’il suffisait à un accusateur d’avancer des faits en l’air, et s’il en était cru sur sa parole, jamais personne ne serait trouvé innocent. Il donna audience à des ambassadeurs de diverses nations,