Aller au contenu

Page:Xiphilin, Zonare et Zosime - Histoire romaine, 1686.djvu/576

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

osé proclamer son frère Empereur, sans avoir auparavant obtenu son consentement, et en châtia quelques-uns pour ce sujet. Il ne refusa pas pour cela de partager avec son frère la souveraine puissance. Il imita la piété de son père, et comme Valens son oncle lui demandait du secours contre les Scythes, il le lui refusa, en disant qu’il ne lui était pas permis de s’allier avec un ennemi de Dieu. Il permit par édit aux évêques de retourner à leurs églises, d’où ils avaient été chassés.

Comme les Scythes enflés des avantages qu’ils avaient remportés sur Valens couraient et pillaient la Thrace, et qu’il ne paraissait aucun moyen de réprimer leurs courses, et leurs brigandages, l’Empereur manda d’Espagne, qui est la principale ville de l’Ibérie européenne, Théodose homme recommandable par la grandeur de son courage, et par l’ardeur de sa piété, et lui donna le commandement des troupes destinées contre ces barbares. Cet excellent général les chargea si rudement, qu’il en tua le plus grand nombre, mit les autres en fuite, qui furent ou pris par le victorieux, ou écrasés par ceux de leur parti dans le désordre de leur déroute ; de sorte qu’il y en eut fort peu qui échappèrent. Théodose laissa ses troupes dans le pays, et alla porter lui-même à Gratien la nouvelle de sa victoire. La promptitude avec laquelle elle avait été obtenue sur des peuples, dont la réputation était grande pour les armes, la rendit tout à fait incroyable. Mais quand le temps en eut confirmé la vérité, l’Empereur l’admira, et la releva par des louanges extraordinaires. Alors considérant qu’il ne pouvait soutenir seul le poids de l’Empire depuis que les Provinces qui avaient été gouvernées autrefois par Valens lui étaient échues, il l’associa, et le plaça sur le trône de la nouvelle Rome pour y commander sur l’Orient, et sur la Thrace. Il se réserva l’Occident et alla