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Page:Xiphilin, Zonare et Zosime - Histoire romaine, 1686.djvu/600

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effet. Il brûla encore un superbe édifice dans le quartier de Taurus, des églises fort magnifiques, un grand nombre de maisons particulières. On dit que sous le même règne la ville d’Antioche fut ébranlée, et presque ruinée par un furieux tremblement de terre, et que dans le territoire de Constantinople, il tomba une pluie de cendre de la hauteur de quatre doigts. L’Empereur épouvanté de ces prodiges sortit de sa capitale, demeura longtemps à saint Mamas.

Il donna le commandement des armées à Rustine homme vaillant, et habile dans l’art de la guerre. Après sa mort il donna cette importante charge à Basilique, frère de Vérine sa femme. Il fut envoyé avec une puissante flotte en Afrique contre Genzéric, par lequel il fut vaincu, soit qu’il n’eût pas eu le courage ou l’adresse, ou qu’il eût reçu de l’argent des ennemis pour trahir l’intérêt de son pays. On dit que peu après le commencement du combat, il se retira sur son vaisseau, abattit par sa retraite le courage des siens, releva celui des ennemis, se sauva avec un petit nombre de ses gens et abandonna tous les autres, dont aucun n’échappa.

Léon avait d’Ariane sa fille, et de Zénon son gendre un petit fils nommé Léon comme lui, auquel il attacha le diadème sur le front, bien qu’il fût encore en bas âge. Ce qui l’obligea à faire ce choix est, qu’il ne voyait dans Zénon nulle qualité de corps, ni d’esprit qui le rendit propre à posséder l’autorité souveraine. Il avait en effet fort mauvaise mine, & l’esprit beaucoup plus mal fait que le corps. Quelques-uns assurent que l’Empereur ne se porta à faire mourir Aspar, et Ardabure, que par le désir qu’il avait d’élever Léon son petit-fils sur le trône, et par la crainte que ces puissants favoris ne méprisassent la jeunesse de ce Prince, et n’usurpassent l’autorité absolue. Ce fut