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VOYAGES DES PÈLERINS BOUDDHISTES.

un roi, il s’est mis sous la dépendance des Tou-kioue (Turcs).

En parlant de ce royaume, dans la direction du nord-ouest[1], on entre dans un grand désert sablonneux, où l’on ne voit ni eau, ni herbes. La route s’étend à perte de vue, et il est impossible d’en calculer les limites. Il faut regarder dans le lointain quelque haute montagne, et chercher des ossements abandonnés, pour savoir comment se diriger et reconnaître le chemin qu’on doit suivre.

Après avoir fait environ cinq cents li, il arriva au royaume de Sa-mo-kien (Samarkand).

ROYAUME DE SA-MO-KIEN.

(SAMARKAND.)

Le royaume de Sa-mo-kien (Samarkand) a une circonférence de seize à dix-sept cents li. Il est allongé de l’est à l’ouest, et resserré du sud au nord. La capitale a environ vingt li de tour. Il est protégé par des obstacles naturels et possède une nombreuse population. Les marchandises les plus précieuses des pays étrangers se trouvent réunies en quantité dans ce royaume. Le sol est gras et fertile, et donne d’abondantes moissons. Les arbres des forêts offrent une magnifique végétation, et les fleurs et les fruits viennent en abondance. Ce pays fournit beaucoup d’excellents chevaux. Les habitants se distinguent de ceux des

  1. M. Vivien de Saint-Martin est d'avis qu'il faut « sud-ouest ».