À quatre ou cinq li à l’est de la ville de Moung-kie-li (Moungali), il y a un grand Stoûpa, où éclatent beaucoup de miracles. Ce fut en cet endroit que jadis le Bouddha, remplissant le rôle de Jin-jo-sien (Kchântirĭchi)[1], coupa (une partie de) ses membres en faveur du roi Kie-li[2] (Kali-râdjâ). (Il y a ici une lacune dans le texte.)
Après avoir fait de deux cent cinquante à deux cent soixante li, au nord-est de la ville de Moung-kie-li (Moungali), il entra dans (les gorges d’une) grande montagne et arriva à la fontaine du dragon ’O-po-lo-lo (Apalâla), qui donne naissance au fleuve Sou-p’o-fa-sou-tou (Soubhavastou — lisez : Çoubhavastou), dont un bras coule au sud-ouest. Dans ce pays, il gèle au printemps et en été ; du matin au soir la neige vole en tourbillons. La neige et la pluie présentent des reflets de cinq couleurs dont l’éclat se répand de tous côtés.
Du temps de Kia-ye-fo (Kâçyapa Bouddha), ce dragon naquit dans la classe des hommes ; son nom était King-ki (Gañgî). Il était très-versé dans la science des formules magiques ; il réprimait la méchanceté des dragons et les empêchait de faire tomber une pluie violente. Grâce à sa protection, les habitants récoltaient une abondance de grains qui surpassait leurs besoins. Un tel bienfait les avait pénétrés de reconnaissance, et chaque famille lui offrait en tribut un boisseau de