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VOYAGES DES PÈLERINS BOUDDHISTES.

fut affligé par la famine ; les maladies et la peste se répandirent partout. La science des médecins était impuissante, et les routes étaient couvertes de cadavres. Ti-chi (Indra) fut ému de compassion, et songea à secourir et à sauver (les malheureux habitants). Alors il se métamorphosa, revêtit le corps d’un grand serpent, et étendit son cadavre tout le long de la vallée. II fit un appel au milieu des airs. Tous ceux qui l’entendirent turent remplis de reconnaissance et de joie, et accoururent à l’envi. A mesure qu’ils coupèrent (la chair du serpent), ils se sentirent revivre, et furent délivrés a la fois de la faim et de la maladie.

A côté et à une petite distance du couvent, on voit le grand Stoûpa de Sou-mo (Soûma) ; voici l’origine de ce nom. Jadis, Jou-laï (le Tathâgata), à l’époque où il remplissait le rôle de Ti-chi (Indra), fut rempli de compassion en voyant que tous les hommes étaient en proie aux maladies et à la peste. Il se métamorphosa en Serpent d’eau[1]. Tous ceux qui mangèrent de sa chair recouvrèrent la santé.

Au bord d’un rocher escarpé, situé au nord de la vallée de Chan-ni-lo-che (Çaṇirâdja ?), il y a un Stoûpa. Parmi les malades qui y viennent prier, il y en a un grand nombre qui obtiennent leur guérison.

Jadis, Jou-laï (le Tathâgata), étant un Roi des paons (Mayoûrarâdja), arriva en cet endroit avec sa troupe, qui, tourmentée par une soif brûlante, cherchait de

  1. Sou-mo-che. Ce mot est formé de soûma « eau », en sanscrit, et de che « serpent », en chinois.