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VOYAGES DES PÈLERINS BOUDDHISTES.

cet endroit, l’éléphant tomba tout à coup et mourut. Il se changea aussitôt en pierre. À côté de cette pierre, le roi éleva immédiatement un Stoûpa.

À environ cinquante li, à l’ouest de la ville de Moungkie-li (Moungali), on passe un grand fleuve et l’on arrive à un Stoûpa appelé Lou-hi-ta-kia[1], qui a environ cinquante pieds de hauteur, et dont la construction est due au roi Wou-yeou (Açôka). Jadis, Jou-laï, menant la vie d’un Pou-sa (Bôdhisattva), était roi d’un grand empire sous le nom de Tse-li (Mâitrîbala). En cet endroit, il se perça le corps pour nourrir de son sang cinq Yotcha (Yakchas — Démons).

À environ trente li, au nord-est de la ville de Moung-Kie-li (Moungali), on arrive à un Stoûpa de pierre extraordinaire (Ngo-pou-to-chi-sou-tou-po[2]), qui a environ quarante pieds de hauteur. Jadis, Jou-lai (le Tathâgata) expliqua la loi en faveur des hommes et des Dieux pour les instruire et les guider. Quand Jou-laï fut parti, ce Stoûpa sortit tout à coup de terre. Les hommes du peuple l’entourent d’hommages et de respects, et ne cessent d’offrir des parfums et des fleurs.

À l’ouest du Stoûpa de pierre [extraordinaire], on passe un grand fleuve, et, au bout de trente à quarante li, on arrive à un Vihâra où l’on voit la statue de ’O-po-lou-tchi-ti-chi-fa-lo-pou-sa

  1. Rôhitaka ou Lôhitaka, en chinois, tch’i « rouge ».
  2. Chi est le mot chinois « pierre » ; les autres sons répondent à adbhouta « extraordinaire » (en chinois, k’i-te), et à Stoûpa. Il est regrettable que l’auteur n’ait pas donné les sons indiens qui répondent à pierre. Si le mot omis était açmâ « pierre », nous aurions Adbhoutâçmastoûpa.