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AVERTISSEMENT DU TRADUCTEUR.

oublié de faire un retour sur lui-même, et de se demander, la main sur la conscience, si, se trouvant à ma place, et dépourvu, comme je l’étais, des lumières de religieux bouddhistes, il aurait traduit, par jour, mille et même deux mille caractères (de cinq à dix pages in-4o) du Si-yu-ki, sans jamais rencontrer aucune difficulté, sans jamais commettre aucune erreur !

Je n’ai pas besoin d’insister davantage ; car, au

    18o 外義 Waï-i (dehors — justice), les idées des hérétiques. Le mot i justice, veut dire quelquefois, comme ici, « sens, signification ». De plus, dans cette expression, waï « dehors » est l’abréviation de 外道 Waï-tao hérétique ;

    19o 靈基 Ling-ki (esprit — fondement), un Stoûpa ;

    20o 堅固之林 Kien-kou-tchi-lin (le bois du ferme et du solide), le bois des arbres sâlas. Ici l’auteur a confondu sâla (l’arbre shorea robusta) avec sâra « solide » ;

    21o 潛化 Tsien-hoa (passer à gué — transformer), entrer dans le Nirvâna ;

    22o 驟移灰管 Tseou-i-hoeï-kouan (courir — déplacer — cendre — roseau), passer rapidement du froid au chaud, de l’hiver à l’été, c’est-à-dire au bout de quelques années.

    Je m’arrête ici, bien convaincu que j’ai démontré assez clairement les difficultés lexicographiques des Mémoires de Hiouen-thsang (sans parler de celles que présentent les idées religieuses, les faits mythologiques et les mots indiens défigurés par la transcription), difficultés qu’on ne peut comprendre qu’à force de lire des textes et de comparer les passages où elles se trouvent, car, ainsi que je l’ai dit, on n’en saurait trouver la clef dans les dictionnaires destinés aux Européens, ni même dans ceux qui ont été composés pour l’usage des Chinois.