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INTRODUCTION AU SI-YU-KI.

Ils portent un bonnent et une ceinture, et rejettent à droite les pans de leur vêtement[1]. La forme des chars et des vêtements est en rapport avec la différence des rangs. Ils tiennent au sol et n'émigrent qu'avec peine. Chaque profession est classée à part.

Chez les peuples de trois de ces maîtres, le côté oriental est regardé comme supérieur aux autres. C'est pourquoi, dans leurs habitations, ils ouvrent la porte du côté de l'orient. Quand le soleil se lève, ils se tournent vers l'orient pour le saluer.

Dans le pays du maître des hommes, le côté du midi est considéré comme le plus honorable. Tel est le résumé des mœurs et coutumes des différents pays. Quant aux rites qui s'observent entre le prince et les sujets, entre les supérieurs et les inférieurs, et pour ce qui regarde les lois et la culture des lettres, nul pays ne l'emporte sur celui du maître des hommes. Les instructions qui ont pour objet d'épurer le cœur et de le dégager des liens du monde, et les doctrines qui apprennent à se délivrer de la vie et de la mort (c'est-à-dire, à échapper à la loi de la transmigration), brillent surtout dans le royaume du maître des éléphants. Toutes ces choses ont été exposées dans les livres sacrés et dans les décrets royaux. Il (le voyageur) a interrogé les indigènes, il a recherché avec soin les choses anciennes et modernes, et a examiné en détail les faits qui s'appuyaient sur le témoignage des oreilles et des yeux. Le Bouddha est né en occident, et sa loi s'est répandue comme un fleuve dans le royaume de l'est (en Chine). Les traducteurs peuvent se tromper sur les sons (la prononciation) ; les expressions locales peuvent être

  1. Ce qui, suivant les idées des Chinois, est la marque des peuples civilisés.