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et Walter ne pouvait assez parler de toutes les qualités qu’il cachait sous une extrême timidité.

Les vacances d’été se passèrent fort agréablement à Hollywell. C’étaient tous les jours de nouveaux plaisirs, de nouvelles entreprises. On s’amusa, entre autres, à construire un berceau au milieu des lauriers, et Walter, Laura, Amy, Charlotte, y travaillaient comme s’il s’était agi de gagner leur pain.

Un jour qu’ils étaient fort occupés à cet ouvrage, Eveline de Courcy vint les surprendre. Elle portait un costume d’amazone, qui lui allait à ravir, et, quoique moins belle que Laura, elle paraissait aussi fort jolie avec ses yeux bleus et ses cheveux noirs. On lui présenta Walter, qu’elle ne connaissait pas encore. Mais avec elle les cérémonies étaient bientôt finies. Grimper sur une échelle, pour aider à planter un clou, donner à Walter une leçon de danse sur la pelouse, tel fut l’emploi de sa visite. Son père vint la chercher : elle prit encore un moment Laura sous le bras, et, se promenant avec elle sur la terrasse :

M. Walter Morville est un charmant garçon, dit-elle. On m’avait tant parlé de sa sagesse, que je craignais qu’il ne fût le pendant de son cousin.

— Eveline !

— Ce n’est pas que je n’admire le capitaine ; mais il me fait peur : il a si mauvaise opinion de moi !

— Si seulement vous vouliez lui faire voir tout votre bon sens, ma chère Eva !

— C’est ce qui ne m’est pas possible, avec la crainte que j’ai de lui. Pour la cacher, je suis forcée de faire