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et de dire des folies ! Mais n’oubliez pas de donner à M. Walter des leçons de danse. Il a des dispositions remarquables.

C’est ce qu’on ne manqua pas de faire chaque soir, jusqu’à l’époque du bal. Ce jour remarquable arriva enfin. Philippe et Mary Ross vinrent dîner à Hollywell, pour se rendre de là à Allonby. À la demande générale, Philippe portait son nouvel uniforme de capitaine, grade auquel il était parvenu dernièrement, et Charlotte passa à le considérer le temps que ses sœurs employèrent à perfectionner la toilette de Mary Ross. — On annonça enfin les voitures ; M. Edmonstone appelait les jeunes demoiselles, qui, comme toujours, se trouvaient en retard. Les exclamations réitérées ne faisaient qu’ajouter à la confusion sans rien avancer ; mais enfin toutes trois, accompagnées de madame Edmonstone, descendirent pour se montrer à Charles. Les deux sœurs étaient en blanc, et portaient des guirlandes de jasmin sur leurs cheveux. Laura surtout, avec son teint si blanc, était charmante dans cette toilette. Mary étalait les vastes plis de sa robe de mousseline, et n’avait pu refuser de se coiffer de géraniums, qu’Amable elle-même avait préparés pour elle.

Charles eut quelque observation critique à faire sur chaque toilette ; pendant ce temps, Philippe, appuyé contre la porte, regardait Laura avec plus d’intérêt qu’il n’en prenait d’ordinaire quand il était question de toilette. Pauvre Philippe ! il était demeuré seul un moment avec Charles, et celui-ci, à l’occasion de