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guerite lui revinrent en mémoire, et il se demanda ce que Philippe, seigneur de Redclyffe, aurait fait si Walter était mort, ainsi qu’on l’avait craint, dans sa première enfance ?

Walter fut charmé de l’invitation de madame Deane, parce qu’elle lui offrait une occasion de réparer son manque de politesse. Mais il préférait cependant toujours dîner en famille à la maison.

Depuis que la société réunie à Hollywell était moins nombreuse, on était plus tranquille, mais toujours gai. Il y avait des lectures sérieuses le matin, et l’après-midi de longues promenades, dans lesquelles Walter trouvait moyen de traîner Charles dans son fauteuil roulant, plus loin qu’on n’avait jamais été. M. Edmonstone avait laissé à Walter le soin d’ouvrir la chasse le 1er de septembre. Cette permission l’avait un peu consolé de ne pas être à Redclyffe pour cette époque. « Pauvres perdrix ! » s’écriait-il quelquefois en pensant au gibier négligé de ses terres. Cependant, quoique Hollywell fût bien moins giboyeux que Redclyffe, il trouva moyen d’y faire assez bonne chasse. Quelques voisins l’invitèrent aussi à venir sur leurs terres et à dîner chez eux, et, quoiqu’il se lamentât toujours d’être obligé d’y aller, il finissait généralement par s’y amuser.

Un soir il revint à la maison dans un état de grande agitation et, ne trouvant personne au salon, il courut en haut vers Charles en s’écriant :

— On prépare un concert à Broadstone.

Ce concert remplissait la tête de Walter. Son seul