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tentivement un chant italien, Walter lui toucha doucement le bras, et lui fit remarquer sur le programme la ligne suivante :


Solo de violon, par M. S.-B. Dixon.


Elle le regarda d’un air de curiosité ; mais il ne lui donna aucune explication, et elle remarqua seulement qu’il rougit beaucoup, et baissa la tête pendant toute la durée du morceau, jetant seulement de temps en temps un regard furtif sur l’artiste.

Il ne dit rien de plus, jusqu’au moment où, dans la voiture, il s’écria :

— Ce doit être mon oncle ! J’irai dès demain matin à Broadstone pour m’en informer !

— Votre oncle ! répéta madame Edmonstone. Cette idée ne m’était pas venue.

— S.-B. Dixon ! dit Walter. Je sais qu’il s’appelle Sébastien. Ce ne peut être que lui. Vous savez qu’il était allé en Amérique. Quelle rencontre ! Je n’ai sans doute pas à craindre qu’il parte avant demain matin ?

— Je ne le pense pas. Les artistes veillent tard.

— Je voudrais aller le voir après déjeuner. Peut-être ferais-je mieux de m’adresser au vieux Redford ou au magasin de musique, où je pourrai prendre des informations. Voilà donc ce que j’avais toujours désiré !

— Vraiment ! se dit à elle-même madame Edmonstone. Tout autre à sa place aurait désiré le contraire. Mais je ne l’en aime que mieux. Seulement je serais