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bien aise que cet homme ne fût pas venu en l’absence de M. Edmonstone. Je ne puis empêcher Walter de le voir, puisque c’est son oncle ; je n’en ai pas le droit ; d’ailleurs il peut lui faire du bien, et j’espère que son bon sens le gardera.

Madame Edmonstone ne fit donc aucune objection, et laissa Walter aller à Broadstone le lendemain matin de bonne heure. Comme il descendait de cheval dans la cour de l’auberge, un petit garçon lui mit un billet dans la main. Philippe s’approcha aussi à ce moment ; les deux cousins se saluèrent, et Walter, après avoir parcouru le billet, s’écria joyeusement :

— Voyez ! c’est bien lui !

— Qui ?

— Mon oncle, le frère de ma pauvre mère.

— Sébastien Dixon ?… Ah ! c’est lui qui m’a pris hier pour vous.

— Je l’ai vu hier au concert, et j’ai deviné que c’était lui. Je suis venu ce matin pour le chercher, et le voilà qui me demande. N’est-ce pas heureux ?

— Heureux ! répéta Philippe d’un ton bien différent.

— Il y a si longtemps que je désirais voir quelqu’un qui eût connu ma pauvre mère ! Et j’ai le bonheur de trouver son propre frère. Il m’attend, adieu !

— Arrêtez, dit gravement Philippe ; réfléchissez avant d’agir. Je vous conseille de n’avoir rien à faire avec cet homme, du moins personnellement. J’irai le voir de votre part, et lui demander de quoi il a besoin.

— Il a besoin de moi ! répondit Walter avec impatience. Vous n’êtes pas son neveu.