— Le ciel m’en préserve ! pensa Philippe. Croyez-vous donc que votre parenté soit la seule raison qu’il ait pour désirer de vous voir ?
— Je ne sais pas, je ne m’en inquiète pas, répondit vivement Walter. Je ne veux écouter aucun soupçon sur le compte du frère de ma mère.
— C’est plus que des soupçons. Écoutez-moi avec calme. Je parle pour votre bien. L’influence de cet homme a été fatale à votre père. Je sais qu’il a fait tout ce qu’il a pu pour l’éloigner de votre grand-père.
— Il y a dix-huit ans de cela, dit Walter, en s’éloignant avec impatience et en se mordant les lèvres.
— Vous ne voulez pas m’écouter ; mais souvenez-vous que sa position et les personnes qu’il fréquente font que sa société n’est pas désirable pour vous… Écoutez, il est votre parent : faites en sorte qu’il n’ait pas lieu de se dire que vous le négligez ; mais soyez sur vos gardes. Ou il vous fera du tort, ou il sera pour vous un fardeau pendant toute votre vie.
— J’en ai assez entendu, s’écria Walter avec impétuosité. C’est mon oncle, voilà tout ce que je veux savoir. Que me fait sa position ? Je ne veux pas qu’on parle mal de lui.
Il s’éloigna vivement ; mais un instant après, il revint sur ses pas, rejoignit Philippe et lui dit :
— Je vous remercie de vos avis, et je vous demande pardon de ma vivacité. Votre intention était bonne ; mais il faut que je voie mon oncle.
Et, sans attendre de réponse, il s’éloigna. Bientôt après il se trouva dans la petite pièce, derrière le ma-