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Page:Yonge - L'héritier de Redclyffe, Vol 1, 1855.djvu/181

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s’écria la pauvre Amy, qui ne pouvait supporter l’idée d’avoir paru manquer de réserve.

Sa mère reprit :

— Je vous le répète, Amy, vous n’avez rien fait qui ne fût parfaitement convenable, seulement je crois devoir vous avertir, afin que vous ne vous permettiez pas des familiarités qui pourraient attirer l’attention. Changez peu de chose à vos habitudes passées : évitez seulement de vous promener seule avec lui dans le jardin, et tenez-vous plus souvent auprès de moi et de Laura.

Ces simples paroles rendaient la pauvre Amy plus confuse qu’une accusation de coquetterie n’aurait fait bien des jeunes filles. Elle avait sur la conscience d’avoir pris trop de plaisir dans la société de Walter ; elle en était confuse ; sans oser regarder sa mère, qui l’embrassait, elle cachait sa tête sur son épaule. Madame Edmonstone la caressa et lui donna plusieurs baisers. Enfin, la laissant aller : Bonne nuit, mon enfant, dit-elle.

— Bonne nuit, ma chère maman, dit-elle doucement ; j’ai bien du regret.

— Il n’y a pas de quoi, ma petite, soyez seulement sur vos gardes à l’avenir.

Il aurait été difficile de dire si les joues de la fille étaient plus brûlantes que celles de la mère.

La pauvre Amy, dans sa confusion, se demandait sans cesse ce qu’elle avait à faire. C’est seulement après sa conversation avec sa mère qu’elle s’aperçut de tout ce que Walter avait été pour elle. Elle s’indi-